Alcool et confinement
Les supermarchés constatent une nette augmentation des achats de vin, de bière et autres.
En ces temps de confinement, s’octroyer du vin au repas et s’octroyer des cocktails alcoolisés entre amis via plateformes de vidéoconférence, cela ne pose évidemment aucun souci. Mais il est utile, estime Martin de Duve d’Univers Santé, de rappeler quelques balises de consommation et de suivre des conseils.
1. Ne dépassez pas certaines doses. Selon les recommandations générales de santé, mieux vaut s’en tenir à maximum deux doses standards d’alcool par jour et dix par semaine. Une dose standard, c’est 10 g d’éthanol. C’est ce que l’on trouve dans 25 cl de bière de type pils à 5º, un verre de vin de 10 cl ou 3,5 cl de whisky, de gin ou de vodka. Gare aux pièges ! Ainsi, une bière spéciale à 9º de 33 cl représente 2,4 unités d’alcool. Par ailleurs, « il faut avoir plusieurs jours consécutifs d’abstinence par semaine pour vérifier sa relation à l’alcool », souligne Martin de Duve. « C’est un très bon indicateur de notre dépendance physique ou psychologique ».
2. Ne stockez pas trop. Veillez à nos pas avoir de trop grandes réserves chez vous, recommande le directeur d’Univers Santé. Car, tout comme pour la nourriture, un frigo rempli de bière ou une cave pleine de vin – bref l’abondance à portée de main – favorise la consommation.
3. Evitez de consommer beaucoup seul. En effet, boire en grosse quantité entraîne des risques de chutes et de traumas, voire de perte de connaissance et de coma éthylique. Or, sans personne autour de soi, on s’expose à des dangers supplémentaires.
4. Modérez-vous durant les apéros virtuels. « Quand on consomme devant un écran, on mesure moins bien ce que l’on ingurgite. La consommation devient un peu plus mécanique », explique le spécialiste en prévention. Du coup, on peut se surprendre à découvrir sa bouteille vide à la fin de l’apéro. La parade ? Avant de rejoindre les convives devant votre ordinateur, « déterminez-vous la dose qui vous semble raisonnable et ne laissez devant vous que cette quantité-là. Par exemple, servez-vous un verre uniquement, ne prévoyez qu’une demi-bouteille ou mettez votre boisson dosée en carafe. Prévoyez aussi de l’eau ou un soft de qualité qui permet de passer un moment convivial sans systématiquement boire de l’alcool ».
5. Parlez. Vous pensez compenser par l’alcool un mal-être dû au confinement ? « N’hésitez pas à en faire part à vos proches », conseille Martin de Duve. « Ils peuvent se montrer davantage attentifs à ce que vous ne tombiez pas dans un marasme psychologique trop important ». Il vous est aussi loisible de faire appel à un soutien psychologique en ligne ou, bien entendu, de contacter votre médecin traitant.
6. Arrêtez progressivement. Vous souhaitez profiter du confinement pour prendre vos distances avec la dive bouteille ? Aucun souci… sauf si vous faites partie des 7 % de la population accro à l’éthanol. « Arrêter sa consommation d’alcool de façon abrupte expose à un risque de sevrage », avertit Martin de Duve. Si vous avez une tendance à la surconsommation, mieux vaut donc envisager une baisse progressive, éventuellement précédé d’une prise d’avis médical.